Nos refuges sont ouverts ce week-end de 11 à 17h avec une visite guidée prévue à 14h.

Une vingtaine d’animaux extirpés d’un champ de boue en province du Luxembourg

08 décembre 2023

Animaux en Péril a une fois de plus été sollicitée pour prendre en charge des animaux saisis par l’administration wallonne, cette fois en province du Luxembourg. Le dossier était suivi de près par l’association et par l’Unité du bien-être animal. Le propriétaire des animaux avait déjà reçu plusieurs injonctions lui demandant d’améliorer la situation. Un dernier contrôle a finalement eu lieu ce vendredi 8 décembre et la décision de saisie s’est imposée. Au total une vingtaine d’animaux ont été pris en charge par les refuges d’Animaux en Péril, du Rêve d’Aby, de Help Animals, d’Equi Chance et de Au Bonheur Animal. 


Les animaux vivaient dans la boue


Animaux en Péril a été chargée d’organiser la prise en charge des animaux et dans le cadre de la collaboration entre refuges agréés, l’ASBL a contacté ses collègues du Rêve d’Aby, de Help Animals, d’Equichance et de Au Bonheur Animal pour mener à bien cette intervention. 


Les équipes des associations étaient toutes réunies au lever du jour, accompagnées de la police locale et d’inspecteurs vétérinaires de l’UBEA, pour prendre en charge un cheval, deux ânes, deux caprins, deux nandous et une dizaine d’animaux de basse-cour dont un dindon, des oies et des poules. 


Sur place, la situation est saisissante ; les animaux pataugent dans un immense champ de boue et n’ont pour abri qu’un baraquement étroit et insalubre. Les animaux n’ont pas d’autre choix que de se coucher sur un sol souillé et de vivre en permanence dans l’humidité. 


Pour les grands animaux, ces terribles conditions de détention favorisent la propagation de parasites et le développement d’affections aux sabots comme l’apparition de pourritures. Les animaux de basse-cour se résignent quant à eux à se percher sur les objets abandonnés sur le terrain pour espérer échapper à la fange. 


Une prise en charge nécessaire 


Malgré une progression compliquée en raison de l’état du terrain, les soigneurs professionnels et les bénévoles sont parvenus à charger l’ensemble des animaux dans les véhicules des différents refuges. En les manipulant, les intervenants sont exaspérés de constater qu’aucun soin n’était apporté aux animaux. 


Au delà de montrer un désintérêt total pour les êtres vivants présents sur son terrain, l’individu a également tenté de duper les inspecteurs du bien-être animal de la cellule bien-être animal de Wallonie. En effet, depuis plusieurs semaines, les autorités exigent que le propriétaire des équidés contacte un maréchal-ferrant pour soulager les ânes et le cheval d’une impressionnante longueur de sabots. Alors qu’il affirmait avoir exécuté cet ordre, les équipes des refuges découvrent qu’il n’en est rien. C’est en regardant de plus près les pieds des animaux que les soigneurs découvrent que les sabots ont en réalité été raccourcis… à l’aide d’une disqueuse. 


Pour la jeune chèvre présente sur place, la situation est plus alarmante. Elle doit être portée pour l’évacuation, car son état de santé ne lui permet plus de tenir debout et de traverser la fange. Elle sera auscultée dès son déchargement par un vétérinaire qui établira le diagnostic d’une infestation de parasites internes, à traiter en urgence par une cure de vermifuges. 


Solidarité entre refuges 


L’ensemble des animaux ont rejoint les refuges d’Animaux en Péril, du Rêve d’Aby, de Help Animals, d’Equi Chance et de Au Bonheur Animal. Une période de quarantaine s’impose pour ces rescapés, car tous ont besoin de soins d’urgence : ils présentent une peau attaquée par les poux et souffrent de diarrhées conséquentes. 


Les associations connaissent une période où les prises en charge s’enchaînent. La période hivernale s’avère de plus en plus être une véritable problématique pour les refuges qui affichent des installations quasi complètes. Une coalition sans faille entre refuges est primordiale pour continuer de porter assistance aux animaux en détresse. 


Condamnation et destination finale 


En ce qui concerne la destination finale des animaux, la décision revient à la ministre Céline Tellier qui a deux mois pour confirmer que les animaux seront confiés aux associations qui les ont pris en charge. 


L’UBEA a dressé un procès-verbal pour infraction au Code Wallon du Bien-être animal. Le propriétaire pourra être poursuivi au pénal ou administrativement. Si le Parquet décide de prendre la main dans cette affaire, il pourra renvoyer la propriétaire devant le tribunal correctionnel. Celui-ci risque de 8 jours à 3 ans de prison et/ou une amende pouvant s’élever à 1 million d’euros. Si le Parquet ne poursuit pas, la main reviendra alors au fonctionnaire sanctionnateur qui pourra infliger une amende pouvant aller jusqu’à 100.000 euros, mais également un retrait de permis de détention d’animaux.